Stendhal (de son vrai nom Henri Beyle) est né en janvier 1783 à Grenoble.
On retient généralement que c’est surtout son grand-père, le docteur Henri Gagnon, qui lui a apporté affection et éducation, notamment après la mort de sa mère, Henriette, survenue en 1790, et qu’il avait peu d’affinités avec son père, Chérubin Beyle. Dégoûté des études dans son enfance par son odieux précepteur, l’abbé Raillane, c’est à l’École centrale de l’Isère (équivalent de notre lycée actuel) que le jeune Beyle va développer un don pour les mathématiques qu’il conçoit avant tout comme un moyen de quitter Grenoble et son père.
En 1800, après un bref et décevant séjour à Paris, où il renonce à se présenter au concours de Polytechnique (dans l’illusoire espoir de vivre avec une actrice en écrivant des comédies !), Stendhal, âgé de dix-sept ans, s’engage dans l’armée de Bonaparte. Cette carrière lui fait découvrir l’Italie, pays qui l’éblouit selon la Vie de Henry Brulard. Cependant il démissionne en 1802 pour renouer avec les études, à Paris, en vue de devenir le Molière du XIXe siècle. Il tente de faire fortune dans le commerce en 1805-1806 à Marseille, mais il reprend du service dans l’intendance de l’armée napoléonienne en septembre 1806, ce qui l’amène à participer à plusieurs campagnes militaires en Europe. Il devient auditeur au Conseil d’État en 1810. De 1805 à 1814, il partage sa vie entre des missions à l’étranger, sur les pas de Napoléon, et de longs séjours à Paris.
En 1814, la Restauration met fin sa carrière militaire et il retourne à Milan où il se consacre à ses passions (théâtre, concerts, musées, etc.) et vit un amour passionné mais malheureux pour Métilde Dembowski. Il publie ses premiers ouvrages. De retour à Paris en 1821, il fréquente de nombreux salons romantiques.
En 1830, Stendhal est nommé consul à Trieste, puis à Civittavecchia ; c’est aussi cette année que paraît Le Rouge et le Noir. Alternant les séjours en Italie et à Paris, l’écrivain entreprend la rédaction de nombreux textes majeurs, qu’il laisse pourtant inachevés, entre autres Lucien Leuwen et La Vie de Henry Brulard. En 1839, paraît La Chartreuse de Parme, roman dicté en 52 jours selon la légende.
Stendhal meurt en 1842 à Paris, d’une apoplexie.
Peu connu à son époque en tant qu’écrivain, Stendhal est découvert à la fin du XIXe siècle, où commencent à être publiés ses très nombreux ouvrages inachevés et ses documents personnels (journaux, pensées, correspondance…). À dater de ce moment se développe une véritable stendhalomanie, confirmant l’idée que Stendhal avait développée lui-même, à savoir qu’il ne deviendrait célèbre qu’en 1900. De nos jours encore, l’étude de ses manuscrits permet de renouveler l’édition de ses textes inachevés et de ses écrits personnels.